MAISON
GEORGES-A.-GOUIN
SYLVAIN LIZOTTE 2013, © MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DES COMMUNICATIONS
DESCRIPTION
La maison
Georges-A.-Gouin est un bâtiment résidentiel isolé construit en 1870.
Il est constitué d'un volume principal quadrangulaire de deux étages et demi
de composition quasi symétrique. Le corps principal s'adjoint à l'arrière un
volume cubique, sur la gauche un volume annexe en recul précédé d'un oriel
et un autre volume, d'un seul étage, en avancée sur le côté droit et servant
de porche d'entrée secondaire.
Le bâtiment de brique structurale est coiffé
d'un toit à deux versants droits avec retours de l'avant-toit sur les
façades latérales, recouvert de tôle à baguettes et percé de lucarnes à
pignon et de deux souches de cheminée dans le prolongement des murs pignons.
Une corniche à consoles souligne la toiture. Le vocabulaire formel et
décoratif est élaboré et complexe.
Le tambour d'entrée principale est
surmonté d'un balcon couvert d'une marquise à fronton triangulaire et
entouré d'une balustrade en bois.
Les ouvertures rectangulaires sont
surmontées de linteaux en pierre et les fenêtres sont à battants à grands
carreaux ainsi qu'à guillotine.
Le 852-856,
rue des Ursulines fait partie de l'arrondissement historique de
Trois-Rivières.
Statut
Déclaration
Catégorie Situé dans un site patrimonial
Autorité Gouvernement du Québec Date 1964-05-06
INFORMATIONS
HISTORIQUES
La rue des
Ursulines, ouverte en 1650, est la plus ancienne voie de Trois-Rivières.
Elle porte tout d'abord le nom de rue Notre-Dame, avant d'acquérir son
toponyme actuel en 1947, soulignant le 250e anniversaire de l'établissement
des religieuses à Trois-Rivières et la présence de leur monastère sur cette
voie.
Arrivées en 1697, elles sont venues y prodiguer soins hospitaliers et
enseignement. À la fin du XIXe siècle, les religieuses cèdent des portions
de terrains vis-à-vis de leur monastère pour permettre d'élargir et de
refaire le tracé de la rue.
Le site de la
maison Georges-A.-Gouin est occupé de longue date.
L'îlot sur lequel il
prend place, formé des rues des Ursulines, Saint-Jean, Saint-Pierre et
Saint-François-Xavier, était déjà concédé à quatre propriétaires au XVIIe
siècle.
En 1869, le marchand Georges A. Gouin achète un lot vacant de 105 x
95 pieds d'Isidore Louis Clair. Le lot occupe alors toute la largeur de
l'îlot, entre les rues Saint-Jean et Saint-François-Xavier.
Ce lot est
subdivisé en deux au cours des années 1880, puis une portion est soustraite
de chacun de ces deux lots après 1910 pour former le lot central qui
accueillera la maison voisine, au 840-844, rue des Ursulines.
Georges-A.
Gouin fait construire sa résidence en brique en 1870.
Au décès de celui-ci
en 1889, sa veuve fait don de la maison à la Corporation Épiscopale de
Trois-Rivières et à Mgr Laflèche dans le dessein d'installer la Congrégation
des Soeurs du Précieux-Sang à Trois-Rivières.
La fille de
Mme Gouin est une des fondatrices de cette congrégation fondée à
Saint-Hyacinthe en 1861.
Après avoir occupé la maison durant quelques
années, les religieuses quittent en 1897 pour s'installer sur la ferme de
Louis-Zéphirin Beaudry sur le coteau Saint-Louis afin que la communauté
puisse prendre plus d'ampleur.
La Corporation Épiscopale procède alors à un
échange de lieux. Louis-Zéphirin Beaudry devient donc le propriétaire de la
maison de la rue des Ursulines.
En 1914, la
Congrégation des Filles de Jésus, qui occupe le manoir de Tonnancour voisin
depuis 1902, loue la propriété afin d'y loger leur noviciat.
En 1919, le
bail est résilié. À partir de cette année-là, plusieurs propriétaires se
succèdent et la maison est reconvertie en immeuble à logements qui porte
alors le nom d'Appartements Zelena.
En 1945, le
Dr Gérard L. Bellavance, chiropraticien, devient propriétaire de la maison
et y installe son cabinet et sa résidence. Les trois autres logements sont
loués.
En 1961, les Filles de Jésus achètent la maison. Elles y logent le
Jardin de l'Enfance au rez-de-chaussée. En 1977, la maison est vendue à M.
Jean Leblanc et reprend sa vocation de maison de logements.
L'année
suivante, Mars 1978 l'artiste peintre Pierre Labrecque, acquiert le bâtiment
pour en faire sa résidence, son atelier d'artiste et une galerie d'art.
Depuis sa
construction initiale, qui comprenait, en plus du corps principal, un volume
rectangulaire arrière, plusieurs éléments ont été modifiés et ajoutés au
852-856, rue des Ursulines.
Le volume arrière est probablement agrandi dès
les années 1880.
Vers 1900, deux petits porches sont construits sur la
façade latérale droite, soit un sur le volume principal et l'autre sur le
volume arrière.
Une galerie couverte court alors sur toute la façade
principale.
L'annexe de gauche comportant un oriel surmonté d'une véranda et
d'un balcon ainsi que le tambour d'entrée principale surmonté d'un balcon
couvert, un petit agrandissement du volume arrière et la construction du
garage à droite de la maison surviennent vers 1920.
Entre 1929 et 1955, le
porche de l'entrée secondaire, situé sur la façade latérale droite, est
agrandi au-delà du mur de la façade avant.
La lucarne de gauche, qui était
identique à celle de droite, est élargie à une date inconnue.
ÉVALUATION D'INVENTAIRE
Inventaire du
patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de
Trois-Rivières
La valeur
patrimoniale de la maison Georges-A.-Gouin tient notamment à son intérêt
historique.
Le bâtiment occupe un site faisant déjà partie d'une concession
individuelle dès le XVIIe siècle et se trouve sur une des plus anciennes
rues de Trois-Rivières. Il témoigne d'ailleurs de l'occupation bourgeoise de
cette rue à la fin du XIXe siècle.
La résidence, construite en 1870 par le
marchand Georges-A. Gouin, a également une bonne valeur d'ancienneté.
La valeur
patrimoniale de la maison Georges-A.-Gouin réside également dans son intérêt
architectural.
La résidence constitue un exemple représentatif du courant architectural
pittoresque par la présence des volumes ajoutés harmonieusement à la
construction néoclassique d'origine.
Elle conserve
également ses principales caractéristiques architecturales inspirées du
renouveau classique anglais, comme son volume principal paré de brique, son
toit à pignon recouvert de tôle, ses fenêtres à battants et sa corniche.
Ce style architectural populaire chez les Britanniques et les Écossais est
introduit au Québec au début du XIXe siècle et est surtout employé dans la
réalisation de bâtiments institutionnels et religieux, mais se retrouve
également dans l'architecture domestique.
Son mariage à l'architecture d'origine française donnera plus tard naissance
à la maison traditionnelle québécoise.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la période victorienne ajoute à la
sobriété du néoclassicisme des influences des courants romantique et
pittoresque qui se traduisent par un décor éclectique.
La valeur
patrimoniale de la maison Georges-A.-Gouin repose aussi sur l'intérêt que
revêt son environnement. La maison participe à la composition de l'ensemble
bâti de l'arrondissement historique de Trois-Rivières, décrété en 1964 et
constituant le coeur historique de la ville.
Outre le monastère des
Ursulines, d'autres sites et bâtiments d'un grand intérêt patrimonial, dont
certains sont des monuments historiques classés, se trouvent dans ce
secteur, notamment la place d'Armes et le manoir de Tonnancour, voisin de la
propriété.
Source :
Municipalité de Trois-Rivières, 2010.
EMPLACEMENT
Region
administrative : Mauricie
MRC :
Trois-Rivières
Municipalité
: Trois-Rivières
Adresse :
852, rue des
Ursulines
856, rue des
Ursulines
Latitude :
46° 20' 35.6"
Longitude :
-72° 32' 16.7"
DÉSIGNATION
CADASTRALE
Circonscription foncière - Trois-Rivières
Division cadastrale - Cité de Trois-Rivières
Désignation secondaire - Absent
Numéro de lot - 2184
RÉFÉRENCES
Notices
bibliographiques :
LAMOTHE, Jean
et Denis RICARD. Inventaire des bâtiments et ensembles d'intérêt patrimonial
supérieur, Ville de Trois-Rivières. Trois-Rivières, SOTAR, 1990. s.p.
Patri-Arch.
Inventaire du patrimoine architectural du Chemin du Roy à Trois-Rivières .
Trois-Rivières, Société de conservation et d'animation du patrimoine de
Trois-Rivières, 2003. s.p.
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